Longtemps. Trop longtemps. > Sasha.

“Trop longtemps. Trop de choses. Tout a rattraper. Absolument... ”

es oiseaux chantent, le ciel est bleu, le sourire est présent sur tous les visages, la joie ne semble pas manquer, encore une belle journée à Mystic Fa-... « RAH FAIT CHIER ! » Je me tenais mon pied dénudé des deux mains, me mordant la lèvre avant de souffler dessus pour essayer d’apaiser la douleur. Y’a pas à dire. Même en étant hybride on échappe pas à ce putain de pied de table qui mène une guerre sans fin aux gros orteils… Bin ouais, on est pas invincibles malgré tous ces avantages à deux balles… Bon. Au moins, ça m’a pas mal aidé à installer mon p’tit bordel dans mon nouveau logement.  Je me redressais, au moins cette douleur terrible partait bien plus rapidement que d’ordinaire… Je jetais un coup d’œil à ce que j’avais achevé, pas mal, vraiment pas mal. J’ai le droit de m’envoyer des fleurs non ?
Après m’être rafraichie et avoir enfilé un t-shirt pâle, une salopette et des Palladiums grises, j’attrapais mon sac-à-dos et filais dans les rues. J’avais un but. Trouver un job… Sammy m’avait dit qu’elle donnerait mon CV à son boss et je priais pour avoir un retour de sa part rapidement, mais je n’allais pas me tourner les pouces en attendant… J’entrais dans quelques boutiques, parfois j’étais bien accueillie, d’autres fois très mal et je me gênais pas à leur répondre de la manière la plus douce qu’il soit. En français. Bin oui, c’est bien connu, le français est la meilleure langue à utiliser quand on veut exprimer son mécontentement… Et c’est surtout super délire de les voir pas comprendre parce qu’ils parlent pas la langue. Je m’arrêtais ensuite dans le restaurant et le bar de la ville.
Continuant ma route je finis par arriver devant la bibliothèque. Je restais un petit temps devant avec une moue hésitante. Okay j’ai besoin d’un taf mais de là à m’enfermer là-dedans à respirer l’odeur des vieux bouquins, faire du rangement et parler à voix basse H24… Est-ce que j’en étais réellement capable ? Et surtout, est-ce que je le supporterais…
Je restais donc un petit temps à contempler l’édifice, en dilemme mental avec moi-même quand je vis quelqu’un sortir de l’endroit. Au départ je n’y fis pas attention, mais inconsciemment, mon regard revint sur ce visage que je connaissais bien. « SASHA ! » M’écriais-je en pointant du doigt vers elle. Elle redressa bien vite la tête pour voir qui l’appelait de la sorte. Je lui fis un signe de la main pour attirer son attention encore plus avant de la rejoindre avec un sourire : « Mais qu’est-ce que tu fais ici ?! » Je l’enlaçais avant de déposer une grosse bise sur sa joue me moquant de choquer les gens. Aaah ces américains et les bisous…
Sasha. Je l’ai rencontré avec toute la troupe à la Nouvelle–Orléans, mais Raphaël m’en a aussi beaucoup parlé, c’est comme ça que j’ai su pour sa réelle identité de fille de riche, j’ai eu un peu d’appréhension quand je l’ai revue la seconde fois, mais elle n’a pas le caractère cliché des filles qui ont des sous à en nourrir l’Afrique, bien au contraire, et ça m’a plu. Alors on est devenue bien potes et je ne regrette en rien de lui avoir donné une chance. « J’y crois pas que tu sois là ! Sammy va s’en prendre une, elle m’a rien dit ! Attends… Elle sait que t’es là au moins ?! » Questionnais-je espérant qu’elle répondrait par la positive sinon Sammy allait péter un câble de ne pas l’avoir su à la seconde de son arrivée. Puis c’est surtout que j’espérais qu’elles avaient eu le temps de discuter… Et surtout de parler de Raph… Parce que Sasha et lui étaient proches… d’une manière plus passionnelle que lui et moi… Et je n’avais pas réussi à la contacter après sa mort, sachant qu’elle était partie je ne sais où… « J’arrive vraiment pas à y croire… » Je lui adressais un grand sourire, contente de la voir ici mais surtout curieuse de savoir comment elle avait fait pour atterrir dans cette pauvre petite ville.

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