Join me & I'll give you what you want. [with Natalia]

a nuit était tombée depuis bien longtemps sur la ville de Mystic Falls, il devait bien être près de deux ou trois heures du matin et un calme plat pesait sur la cité. Seuls les bruits de mes pas sur le trottoir se faisaient entendre, résonnant sèchement mais ne me dérangeant en aucun cas. Je quittais l’appartement d’une délicieuse jeune femme qui avait réussi à me faire passer le temps, et j’en avais eu bien besoin. Amélia était afférée à mettre en place tous les préparatifs pour ma délivrance, calculant encore et encore la venue de la nouvelle lune pour ne pas faire erreur, car elle savait bien que si erreur elle faisait alors celle-ci serait sa dernière, lui serait fatale… Non je ne rigolais en rien quand il s’agissait de ce sortilège que j’attends depuis plus de 1200 années…

J’avais donc souhaité me changer les idées, et quoi de mieux pour passer ses nerfs qu’une adorable jeune femme suffisamment niaise pour se faire berner par de belles paroles ? Elle l’avait bien regretté d’ailleurs… A l’heure qui était son corps gisait sans vie dans son appartement, vidé de son sang, nu dans son bain inondé d’eau rougeâtre résultant des quelques gouttes que j’avais laissé dans son corps débile, deux coupures au niveau de ses poignets pour faire croire au suicide, coupures qui m’avaient servis de fontaine. Je n’éprouvais aucun scrupule, aucune honte, aucune culpabilité face à ce geste. Quittant cette salle d’eau avec dédain en vérifiant mes vêtements et essuyant les dernières traces de son sang sur mon visage et mes mains.

Il restait encore bien quelques heures avant l’aube et le lever du soleil. Arrivé à un croisement je m’arrêtais, à l’ouest la route me ramener à ma demeure où j’imaginais que je trouverais Amelia effondrée sur ses grimoires et papiers, spectacle pathétique qui, à l’instant, ne me tentait guère bien que je me plaisais à la taquiner. L’autre route me menait après quelques mètres au parc, puis aux chemins s’enfonçant dans la forêt… J’en pris la direction avançant s’en prêter grande attention à ce qui m’entourait, découvrant la forêt bien réduite à cause de toute cette civilisation qui en avait happé une bonne partie. Mais je savais où j’allais, là où enseignement se trouvait notre village, celui où j’avais grandis puis où Esther, ma chère sœur, avait fondé sa famille, avait soi-disant péri et où ma déception avait atteint son summum lorsque je découvris la traîtrise de mon frère.

Les arbres me couvraient désormais de leurs branches sombres et lourdes, menaçante pour certains, me rappelant plutôt des souvenirs alors qu’on les escaladait enfants. Bientôt le clapotis de l’eau de la cascade cachée en son sein parvint à mon oreille, certes elle était encore loin mais être vampire implique une ouïe bien plus développée que la moyenne. J’avançais toujours en silence reconnaissant des endroits, découvrant d’autres abîmés par le passage des humains. Enfin j’arrivais en bordure de l’eau qui récoltait la chute d’eau bruyante, mais bien moins que lors de mon enfance, elle aussi avait changé, son courant bien moins puissant qu’avant, mais qu’importe je n’étais pas ici pour m’apitoyer sur le sort de la nature.

Je regardais l’eau qui se calmait à mes pieds, éloignée du chamboulement de la chute d’eau. Fixant l’eau et tendant une main je me concentrais, un simple filament d’eau s’élevant jusqu’à ma main. J’eus un petit rire dédaigneux, voilà ce à quoi tous mes pouvoirs étaient réduits. A un simple filament, à une ridicule flamme, à rien comparé à ce qu’ils étaient réellement. Paume tendue en l’air, une boule d’eau tournoyant lentement dans ma paume je la fixais un instant avant de la propulser pour qu’elle aille s’exploser sur le roc me faisant face sous l’effet de ma colère. Ridicule. C’est alors qu’un bruit me parvint à l’oreille, me sortant de mes pensées et sans bouger d’un cil j’écoutais cet intrus n’entendant de battement assommant je compris de suite avoir à faire à un vampire, mieux valait qu’il ne m’ennuie pas je n’étais pas d’humeur…

e qui était le plus agréable à se promener de nuit dans cette ville, et d’autant plus dans cette forêt était l’absence de bruits et de nuisibles, c’est-à-dire ces êtres, aussi bien humains que surnaturels, qui ne savaient embrasser la tranquillité de l’instant et de l’endroit et qui au contraire le polluer de leurs éclats de voix et de leurs activités. Mais ce soir ils étaient tous terrer chez eux et donc me permettaient de profiter du calme sans avoir à les y forcer où à les tuer pour y parvenir. Voilà aussi peut-être pourquoi j’avais décidé de m’éloigner de la ville, pour embrasser la totalité du calme de la forêt…
Mais contre mon gré, ce calme en vint à être brisé. Une personne s’approchait, sans prendre garde à dissiper ses bruits et sa présence, au contraire, préférant l’annoncer et passer outre toutes surprises possibles. Je lui étais reconnaissant, il était toujours ennuyant lorsqu’autrui tentait de ne pas être perceptible, surtout face à un vampire, d’autant plus un qui a des années, c’était ennuyant et inutile comme le face à face était toujours inévitable. Mais la vampire, car oui, il s’agissait bel et bien d’une jeune femme, ne chercha pas à se cacher, continuant d’avancer en direction de la cascade, ne doutant pas qu’elle aussi avait remarqué ma présence.

Je m’étais désormais débarrassé de la sphère d’eau ridicule que j’avais formée et l’entendit prendre la parole. Son intonation me fit tourner la tête dans sa direction. Bien qu’elle soit vampire elle n’avait pas un ton de voix neutre ou froid, non, on pouvait en déceler bien plus, et ce que j’en décelais c’était son humanité toujours présente. Je faillis pousser un soupir mais n’en fis rien. Après tout je ne connaissais pas son histoire mais à mes yeux l’humanité était un fardeau bien inutile à garder en soi, une part beaucoup trop importante et ne servant à rien d’autre qu’à perdre son temps et ne pas profiter des bonnes choses… Mais encore une fois, je ne connaissais pas son histoire…


Ajoutais-je en quittant un instant la vampire des yeux pour jeter un nouveau coup d’œil à la cascade dont l’eau continuait de ricocher à sa surface, faisant vaciller le reflet de la lune et des étoiles que les branches des arbres laissaient passer. Puis je me tournais de nouveau vers la jeune vampire pour fixer de nouveau son regard. J’y lisais la même chose que sa tonalité de voix… La tristesse.


Ajoutais-je avec un petit sourire en coin, non pas moqueur, non j’aimais me moquer mais ne connaissais pas encore suffisamment cette jeune vampire pour me le permettre, parfois je ne me gênais pas, mais une vampire déprimée était toujours bien plus influençable que tout autre être surnaturel…