J’étais adossé contre l’une des colonnes entourant la porte d’entrée de notre manoir, le regard fixé sur l’allée perçant les arbres et menant à notre demeure, se frayant un chemin dans l’herbe verte qui frémissait sous les souffles du vent de cette matinée. Pour un humain il aurait fait frai, pour moi, pour nous, c’était bien loin de l’être.
Voilà deux ans que je me surprenais à fixer par moment ce paysage de nouveau. Mystic Falls. Je ne pensais pas que nous y retournerions aussi rapidement, persuadé que la Nouvelle-Orléans sera l’établissement de notre nouvelle demeure. Mais les ennemis de Niklaus ne se faisant pas rares il était bien sûr préférable de nous en éloigner quelques temps. Car oui, non pas que les menaces nous affectent nous particulièrement mais nous avions désormais sous notre protection, Niklaus avant tout autre, deux nouvelles personnes. Hayley, cette douce et belle louve qui avait donné naissance à l’enfant de mon frère. Sa venue nous avait tous affecté, apaisé, changé… Et c’était appréciable. Même si certains cherchaient plus à le cacher que d’autres…
Bien des choses s’étaient déroulées depuis notre retour. D’ailleurs en parlant de retour je percevais la présence de Niklaus à l’intérieur du manoir, mais pas que. Oui nous avions aussi retrouvé notre cher frère, Kol. Je me souviens encore de la surprise de son retour, croyant tout d’abord à un piège, puis craignant que ce ne soit que de courte durée pour finalement être soulagé de voir que ce ne semblait pas l’être.
Mais bien que nous ayons accueillis deux nouveaux membres à notre famille, Hayley et ma nièce, que nous ayons retrouvé notre frère disparu, Kol, que Klaus se fasse un peu plus vivable en présence de son enfant, il n’empêchait qu’il manquait toujours quelqu’un. Rebekah.
Certes elle avait retrouvé sa liberté et je ne pouvais qu’être heureux pour elle, qu’enfin elle ait obtenu de notre frère ce qu’elle avait toujours désiré au plus profond de son être, mais elle me manquait. Bien sûr j’avais des nouvelles, cette époque est bien utile pour cela, mais il n’empêchait que recevoir des messages et les entendre de vive voix tout en la voyant était une toute autre chose…
J’avais donc pris la décision de la faire revenir parmi nous. Après tout nous fêtions les deux ans de notre nièce, cela ne pouvait se faire sans elle… Je savais que Niklaus avait été clair lors de leur discussion à la Nouvelle-Orléans mais il n’empêchait que j’espérais qu’il serait enclin à cette visite. Après tout, nous sommes une famille, et nous nous sommes fait une promesse… Nous nous sommes tous fait du mal les uns les autres, nous avons tous eut nos secrets dans le dos de notre fratrie. Mais jusque là nous avons toujours su pardonner. Alors pourquoi aujourd’hui serait une exception.
J’avais donc convié Rebekah à nous rejoindre à Mystic Falls et déjà le vrombissement de sa voiture, bruit que je n’avais entendu depuis deux ans mais que je reconnus assez facilement, se fit entendre. Un sourire s’affichait sur mon visage, alors que je l’entendais approcher, me redressant je vis alors Niklaus sortir de notre manoir, sûrement alerté par ce bruit familier. Je lui adressais un sourire, espérant qu’il ne serait pas trop abrupt lors de ces retrouvailles.
Rebekah arrivait alors et se garait, elle était radieuse et la vue de son visage ne me fit que sourire d’avantage. Je l’enlaçais, cette étreinte habituelle m’avait manqué, lui déposant une bise pour la saluer, heureux de la retrouver :
« Rebekah, tu n’as pas idée du plaisir que ça fait de te revoir, tu nous as manqué. »
Oui j’employais le nous, car même si Klaus aurait réfuté y être intégré je savais qu’au fond il nourrissait des sentiments puissants à l’égard de notre sœur, mais ce nous impliquait aussi Hayley, cette nièce à laquelle nous avions parlé de Rebekah sans pouvoir la lui faire rencontrer. Puis venait Kol, je n’osais imaginer qu’elle allait être sa surprise lorsqu’elle le découvrirait… Je me retournais alors en direction de notre demeure pour que l’on entre rejoindre la suite. Mon regard tomba alors sur Klaus, je le regardais et continuais d’avoir confiance en ce que je voyais de lui…