Want yoou play with me? Erika & Ariel

Le réveil claironnait fort dans mes oreilles, beaucoup trop fort même... J'avais beau être louve et mieux supporter l'alcool je devais voir un peu trop poussé la veille pour me sentir aussi mal ce matin. Je n'avais même pas la force de localiser où se situait le réveil et me contentait d'abattre mollement mon oreiller sur mes oreilles pour les apaiser un peu, la couette cachant mes yeux pour ne pas être brusquée par les rayons du soleil. Je ne rêvais que d'une chose que le bruit cesse et que je puisse tranquillement retourner dans mon sommeil. Je fus plus que reconnaissante lorsque le tintamarre cessa enfin, je devais cet acte héroïque à personne d'autre qu'Ariel, ma colocataire à l'université.
J'allais pour me rendormir mais un soupir la voix d'Ariel m'en empêchèrent: "Erika, tu dors?" Je ne répondais pas, je ne voulais pas répondre je voulais dormir, et oublier ce fichu malaise que je ressentais ce matin. D'ailleurs il était quelle heure? J'avais l'impression de n'avoir presque pas dormi...  Puis une vive lumière traversa mes paupières lorsque je sentis Ariel ôter la couette "Noooon!" Gémis-je en me tournant sur le ventre pour enfouir de nouveau mes yeux dans l'oreiller. Mais c'était trop tard, maintenant j'étais réveillée... "Bravo Ariel, maintenant je dors plus du tout..." Ajoutais-je en levant la tête. Je sentais que je devais avoir une mine affreuse et que mes cheveux devaient être dans un état pas possible. Je m'étirais pour me rendre compte que la soirée d'hier et la nuit m'avaient un peu creusé et que j'avais vraiment besoin d'un p'tit déjeuner... Je me redressais avec difficulté passant une main dans mes cheveux avant de me raviser en sentant un noeud et me tournais vers Ariel qui n'avait pas meilleure mine que moi: "Je pense qu'un café est de mise non?" Dis-je avec un petit sourire qui faisait clairement comprendre qu'elle n'était pas aussi fraiche que d'habitude. Puis je sortais avec peine du lit en m'étirant de nouveau pour préparer le café, hochant la tête lorsqu'elle dit qu'elle en voulait un petit et qu'elle se chargeait des croissants: "ça serait adorable, même après tout ce qu'on a bu hier j'ai faim... T'y crois ça?" Ajoutais-je avec un petit sourire amusé avant de me frotter les yeux pendant que le café coulait.

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C'était décidé, l'alcool c'était définitivement pas une chose pour moi... J'avais voulu trop profiter et voilà que je payais méchamment... J'aimais pas ça et apparemment je n'étais pas la seule à ne pas m'y faire. Pour le coup je n'étais pas de superbe humeur, pas fraiche mais plutôt du genre à broyer du noir et me traîner. Ma pauvre Ariel en subit les frais! Elle était courageuse tout de même de me supporter comme colocataire! Si j'avais été à sa place je me serais sûrement jeté et trouvais une autre coloc! Mais elle n'était pas comme ça et me connaissais suffisamment pour savoir que c'était la gueule de bois qui parlait plus qu'autre chose.
Lorsqu'elle reprit la parole en condamnant mon accueil ce fut le dur retour à la réalité. "Partiel..." Murmurais-je avant de me rendre compte et de me tourner vivement vers Ariel avec de grande yeux ronds presque paniqué "Merde! J'avais complétement zappé!" M'exclamais-je, ce fut presque le parfait remède contre mon mal de crâne alcoolisé... Je regardais l'heure, elle avait raison d'ici trois heures j'allais devoir pleurer devant ma feuille en espérant trouver une excuse pour fuir l'épreuve auprès du surveillant de l'épreuve. J'étais pas motivé à relire mes fiches... J'étais pas en état surtout!
Ariel voulu me lancer un oreiller pour me punir de ma méchanceté mais j'évitais avec souplesse (la lycanthropie sauve vraiment des attaques de polochon) avant de lui tirer la langue l'air gamine "Raté" claironnais-je amusée. Elle me dit ensuite d'aller sous la douche essayer de ressembler à quelque chose pendant qu'elle allait nous chercher le p'tit déj et je dis avec un petit rire: "Oui maman!!" Mais je l'écoutais en effet et filais sous la douche, me lavant les cheveux et le corps sous une bonne douche froide à la fois pour me réveiller et chasser mon mal de crâne. J'étais en train de finir de m'habiller quand elle arriva de nouveau dans notre chambre. Je me coiffais rapidement avant de sortir de la salle de bain et de frapper dans mes mains impatiente de manger: "Aah merci Ariel t'es la meilleure!" la complimentais-je en lui faisant un bisous avant de nous servir un café, rien de mieux contre les lendemains de grosse soirée: "Alors, qu'en t'es allée en bas personne n'a remarqué que la belle Ariel avait passé une grosse soirée?" Dis-je en référence aux têtes qu'on avait qui continuaient de montrer qu'on s'était éclatés mais qu'on en payer le prix bien comme il faut...

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 Ariel revint bien rapidement de sa quête au croissant et je la remerciais avant de voir qu'elle avait le nez rouge, je fronçais les sourcils et lui demandais d'où ça sortait: « Qu'est-ce qu'il t'est arrivé? » Pas de réponse qu’elle avait déjà filé dans la salle de bain, je haussais les épaules en pensant qu’elle me répondrait en revenant. Mais elle s’éternisait alors que je lui demandais si elle avait été interrogée par quelques curieux comme notre université en réunissait pas mal, surtout concernant Ariel, fallait pas se voiler la face, elle est très jolie et attire toujours les regards de la gente masculine alors ils n’en manquaient jamais une pour lui adresser la parole !
J’eus un petit rire quand elle dit que ce qui s’était passé à la soirée restait à la soirée, puis que je n’avais pas à la ramener comme j’avais eu le coude plus souple qu’elle « Tu as raison, je pensais que je tiendrais mieux… La prochaine fois on se contentera de jus de fruit ! » Dis-je en essayant de paraître convaincante, pleine de bonnes résolutions. J’allais entrer dans la salle d’eau pour voir ce qu’elle faisait alors qu’elle en sorti rapidement tout sourire avant de m’entraîner de nouveau dans la chambre en me demandant ce que je voulais réviser. Je fis la moue, je n’avais vraiment pas envie d’y aller : « Si seulement je pouvais entrer tout ça dans mon p’tit crâne en un instant… » Soupirais-je en sortant le bouquin de droit que j’avais dû me procurer pour l’année. Je le feuilletais et mon visage palissait au fur et à mesure que je remarquais tout ce que j’avais souligné et que j’étais censé connaître par cœur « T’y comprends quelque chose toi ?! » Dis-je en m’affalant sur mon lit, mon mug de café dans la main, commençant à le siroter en fixant mon amie, cherchant à trouver le réconfort qu’elle non plus n’y comprenait rien ou me dise que c’était très simple et me l’explique en deux mots.
Puis je me redressais avec un sourire « Sinon tu as beaucoup de chose toi aujourd’hui ? On pourrait aller se la couler douce au soleil sinon une fois que ce partiel sadique sera passé ! » Demandais-je avec enthousiasme, je n’étais pas très sérieuse quand il s’agissait des études, après tout, j’avais pas été élevé dans l’optique d’être journaliste ou avocate ou quoi que ce soit, alors mis à part en sport j’étais nulle… Alors je déviais toujours la conversation, essayant d’échapper à ce bourreau scolaire que représentent pour moi les partiels…

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 Ariel mit sa blessure sur le compte de sa maladresse et c’était une très bonne excuse… Vu la cuite qu’on s’était prise hier en plus de ça c’est clair qu’il n’était pas étonnant qu’elle soit un peu à l’ouest. Mais je ne pus m’empêcher de laisser échapper un petit rire lorsqu’elle dit qu’elle n’avait pas vu la porte devant elle. Elle aurait trébuché ou titubé d’accord mais je n’ajoutais rien, après tout je n’étais pas plus adroite qu’elle alors j’aurais sûrement fait pareil…
Entendre rire Ariel me donna aussi envie de rire et je ris d’autant plus alors que je nous imaginais en none toutes les deux au milieu d’une foule d’étudiants en furie et avec de l’électro faisant vibrer les murs et le sol « T’es chiche ? On fait ça à la prochaine soirée ! » Ajoutais-je avec un sourire amusé en coin, j’étais joueuse et n’avait pas peur du ridicule et encore moins quand j’étais en compagnie d’Ariel.
Puis je me fis réprimander, Ariel m’affirmant que je connaissais tout ça, que c’était dans mon crâne et que fallait que j’apprenne à m’en servir. Je fis une moue légèrement boudeuse comme elle m’avait réprimandé et j’ajoutais limite dans ma barbe : « Bin c’est ça le souci… C’est compliqué à utiliser… Puis des fois ça ne veut pas sortir de mon crâne… » Je me cherchais des excuses mais c’était surtout pour me justifier au cas où je m’en tirais avec une caisse…
Puis alors que je lisais depuis trois fois la même ligne sans rien comprendre de mon court je vis quelque chose bouger dans le coin de mon œil. J’avais cru reconnaître une feuille mais ne comprenait pas comment elle avait pu se bouger seule… Quand j’eus relevé la tête je vis Ariel, la fenêtre ouverte, mais surtout un petit air embarrassé sur son visage. J’allais la questionner mais elle fut plus rapide que moi et me réprimanda de nouveau de pas me concentrer sur mon partiel. Je mis replongeais donc non sans rester sceptique face à ce qui venait de se dérouler…  « La seule matière où je cartonne vraiment c’est le sport… Les sciences et autres joyeusetés c’est pas ma tasse de thé… » Etant ancienne chasseuse je m’en sortais pas mal en histoire et en géographie vu que j’avais bougé et on en avait appris pas mal, mais je cartonnais surtout en sport vu mon entraînement de chasseuse additionné au fait que je sois désormais louve !
Je finis d’engloutir mon croissant, j’avais une faim de loup allez savoir pourquoi… Puis je bus une gorgée de mon café avant de m’étouffer en entendant la condition d’Ariel. Je rebus une longue gorgée pour me laisser le temps de trouver une réponse qui me permettrait de m’en sortir… J’adorais Ariel, je détestais lui mentir, mais qui aime les loups-garous ?! Vous avez vu comment ils sont montrés dans les légendes ? Des bêtes, des monstres horribles et assassins. Donc hors de question qu’Ariel me voit ainsi et me rejette. C’était l’une de mes rares amies ici, et surtout c’était plus que rare que je m’entende autant avec quelqu’un vu le caractère trempé que je me traîne… Alors je préférais garder ce détail dans l’ombre… Un jour, quand je serais sûre, alors je le lui dévoilerais… « Tu sais bien que je prends toujours ma soirée pour aller voir mon frère à ce moment-là ! Il peut jamais se libérer sinon… » Bougonnais-je après avoir sorti mon nez de mon mug pour affronter mon amie. Max me servait toujours d’excuse, même s’il n’était toujours pas en ville je faisais genre qu’il était de passage où que j’allais le rejoindre dans les bleds alentours… Le pauvre, s’il savait à quel point il me sert d’excuse… Il aurait bon dos !

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 Lorsque j'avais rencontré Ariel, j'avais été très contente de me faire une amie tout ce qu'il y a de plus normale avec laquelle je peux parler de tout et de rien sans qu'on n'enclenche le sujet tabou du surnaturel. Je me suis plus ou moins faite au fait que je suis une ex-chasseuse qui a dû tout changer parce que je suis devenue louve mais il n'empêche qu'avoir une amie qui ne se doute pas que je suis au fond un animal galopant les nuits de pleine lune. Bref, je tiens beaucoup à Ariel et à notre amitié mais je dois avouer que ce n'est pas toujours facile de la maintenir dans l'ignorance quand elle me propose de sortir en soirée un soir de pleine lune... Pas non plus facile d'expliquer, tout en restant crédible, que non je ne peux pas parce que je vais devenir toute poilue et incontrôlable en un clin d'œil.

J’eus une petite grimace quand elle demanda si on pourrait trouver des costumes de nonnes sur le campus. « Arf, pas sûr… Enfin tu me diras on sait jamais y’a des étudiants bizarres ici ! » C’était peu de le dire, j’avais déjà senti plus d’un vampire et quelques lycans comme moi… Alors trouver quelqu’un avec un costume de nonne ne serait pas le plus étonnant !  

Ariel avait été un amour en leur rapportant de quoi grignoter. Ça faisait un bien fou après la soirée qu'elles avaient eu! J'opinais vivement lorsqu'elle énonça les avantages d'un café fort les lendemains de cuite. Je ne pouvais qu'être d'accord. Surtout lorsqu'il fallait bosser parce que j'avais un exam dans seulement quelques heures et que cet événement important pour ma scolarité m'était complétement sorti de la tête... Encore une fois, heureusement qu'Ariel était là!!
Elle regarda le sujet et fut surprise que j'ai choisi biologie. J'eus un petit sourire, c'est vrai que ce n'était pas la matière qui me collait la plus à la peau et c'est pourquoi je galérais un peu mais avec mon apprentissage de chasseuse j'avais deux-trois connaissances. « Bin quand je me suis inscrite et qu'on m'a dit qu'il me manquait des matières j'ai un peu choisi au pif... Je me suis dit que ça pouvait toujours être utile... » C'est vrai après tout, si j'étais un peu plus studieuse j'aurais pu utiliser ces nouvelles connaissances pour essayer de me calmer un peu les soirs de pleine lune mais surtout la journée précédent parce que je suis toujours une vraie pile à ce moment-là. Je ne réussis pas à retenir mon rire lorsqu'elle me dit que je gérais en sport et en orientation, et que j'avais un sixième sens... C'était le cas de le dire... On rit toute les deux et j'ajoutais : « J'espère juste que je gère suffisamment en sport pour que ça sauve mon année! »
J'eus un nouveau rire lorsqu'elle me parla de rituel nocturne : « Un rituel? Tu m'intrigues! J'y connais rien! Ça fonctionne comment? Si ça peut me sauver je suis toute ouïe! » Ajoutais-je avec des yeux pétillants d'espoir en regardant mes notes prises rapidement et parfois très évasives lorsque je perdais le fil du cours...
J'évoquais alors Max, mon frère, et je vis Ariel rougir, j'eus un petit haussement de sourcil taquin sachant qu'elle en pinçait légèrement pour mon frère. « Que veux-tu, j'aime bien qu'il ait besoin de moi! Pour une fois qu'un grand-frère a besoin de sa petite sœur! C'est une première!! » Bon, bien sûr, ce n'était pas vrai, qu'une excuse pour sauver ma peau et justifier pourquoi je ne pouvais pas être avec elle ce soir-là. J'explosais de nouveau de rire à ce qu'elle dit et surtout lorsqu'elle effectua une prise d'art martial bizarre: « Aah t'es têtue toi! Mais c'est clair qu'avec ça tu feras fuir le méchant loup! » Je riais mais intérieurement je cherchais vraiment comment me sortir de cette impasse. Je n'aimais pas lui faire faux bond et ça me saoulait vraiment de ne pas pouvoir faire ce jeu avec elle. Si seulement j'avais été juste chasseuse c'est moi qui aurais pu la protéger. Sauf que là, les soirs de pleine lune, c'est moi qui la met en danger. Il faudra vraiment que je contacte Max ou Noa pour qu'on m'enferme quelque part loin de la forêt... « Ecoute, je vais voir ce que je peux faire et je te dirais, mais tu connais Max, il est encore plus têtu que toi! » Ajoutais-je avec un clin d'oeil. Au pire des cas, je pourrais toujours dire que je suis bloquée sur la route... Ou que je suis malade... Rah! J'aime pas lui mentir comme ça! Mais impossible de faire autrement, j'espère vraiment qu'elle ne découvrira jamais ce que je suis sinon elle m'en voudra à vie de lui avoir autant menti...

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